La technique d’autogreffe de tissu adipeux pour l’augmentation mammaire n’a pas toujours fait l’unanimité au sein des chirurgiens. En 1987, l’American Society of Plastic and Reconstructive Surgeons mettait en doute l’efficacité de cette technique.
Mais depuis lors, compte tenu de l’évolution des techniques chirurgicales, tout le monde semble d’accord que le lipofilling mammaire est une option fiable et efficace d’augmentation du volume mammaire.
Cette technique est d’ailleurs appréciée dans le cadre de la reconstruction mammaire.
La reconstruction mammaire par injection de graisse est l’une des nombreuses techniques de la chirurgie reconstructrice des seins.
Parmi les autres techniques existantes on a par exemple, la reconstruction par implant, la reconstruction par implant et lambeau, la reconstruction par tissus autologues (TRAM, DIEP, muscle grand dorsal, graisse).
La reconstruction des seins par lipomodelage consiste à prélever de la graisse sur une zone du corps (hanches, cuisses, ventre, bras, etc.), puis de l’injecter dans la région thoraco-mammaire en manque de volume.
Lorsque la reconstruction associe la pose de prothèse et le transfert de graisse, l’injection de graisse se fait dans le muscle pectoral et sous la peau.
Lorsqu’il s’agit d’une reconstruction autologue, la réinjection se fait dans tout le plan tissulaire. C’est généralement dans le second temps opératoire que se fait la réinjection de graisse dans le sein après une mastectomie.
L’intervention se déroule le plus souvent sous anesthésie générale. En fonction de la zone de stockage et de la quantité de graisse, de petites incisions sont réalisées, le chirurgien y introduit des canules d’aspiration.
Le prélèvement graisseux est atraumatique. Après avoir centrifugé la graisse, elle est transférée à l’aide de micro-canules. Les cellules graisseuses greffées resteront vivantes, même si le lipofilling comporte quelques risques.
La technique de transplantation de graisse autologue a été mise en cause autrefois parce qu’on la soupçonnait d’augmenter le risque de cancer de sein. Une suspicion remise en cause par la plupart des sociétés savantes spécialisées dans le domaine de la chirurgie esthétique.
Pour l’ASPRS ou pour l’ASPS, sans prétendre de l’innocuité du lipomodelage, il n’existe aucune étude prouvant le rapport entre la lipostructure et le cancer de sein.
Au contraire, elles estiment qu’il s’agit d’une technique efficace, sûre et sans risque de récurrence d’un cancer de sein après une mastectomie totale.
La SoFCPRE a pour sa part ajoutée qu’en plus de la mastectomie totale, la mastectomie partielle et d’autres malformations mammaires congénitales ou esthétiques peuvent être prises en charge sans incident grâce à cette technique.