Après l’interdiction des implants mammaires macrotexturés par la France à travers l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), le Canada a entériné aussi cette décision après avoir invité tout d’abord les femmes porteuses de ce type d’implants mammaires à plus de précaution.
De leur côté, les chirurgiens plasticiens Belges ont estimé que la décision de la France d’interdire les implants texturés relevait du sensationnalisme, puisque n’étant pas « basée sur des données scientifiques valides ». Y a-t-il ou pas un risque de cancer avec les implants macrotexturés ?
Pour réaliser une augmentation mammaire par implant, la patiente a le choix, pour ce qui est de la texture de l’implant, entre l’implant lisse et l’implant texturé.
L’implant texturé est une prothèse mammaire dont l’enveloppe est rugueuse. Cette rugosité lui permettrait de mieux adhérer aux tissus, une fois qu’elle est placée dans la loge prothétique contrairement à la prothèse lisse dont le risque de rotation ou de déplacement de l’implant serait plus important.
Cependant, depuis 2011, comme le signalait l’ANSM dans une lettre adressée au Consortium international des journalistes d’investigation, il y a « une augmentation significative (…) des cas de lymphome anaplasique à grandes cellules » liées aux implants texturés.
Après 8 ans, l’ANSM a enfin pris en Avril 2019, la décision d’interdire purement et simplement les implants macrotexturés. Pas tous. 13 modèles d’implants, représentant 85% du marché d’implants, et appartenant à 6 industries de fabrications d’implants mammaires (Allergan, Eurosilicone, Arion, Polytech, Nagor, Sebbin).
Serait-ce à dire que les 15 % d’implants macrotexturés exemptés d’interdiction sont sans risque de cancer ? Y a-t-il un véritable risque de cancer ?
Rejoignant les plasticiens belges qui dénonçaient l’absence de preuve scientifique ayant accompagné la décision de l’ANSM et de Santé Canada, Rémy Salmon, chirurgien et cancérologue, réagissant dans l’émission Fake News a tout d’abord tenu à préciser que les implants incriminés ne causaient pas un cancer de sein, mais un « lymphome, une maladie des lymphocytes ».
Aussi, pense-t-il que cette réaction de l’ANSM est semblable à celle ayant conduit à l’interdiction des implants remplis de gel de silicone ou des implants PIP ensuite. Rémy Salmon à travers ces exemples, loin de contredire l’ANSM, a tenu simplement à rassurer les femmes qu’il n’y a pas de véritables raisons de paniquer.
Il en a d’ailleurs profité pour leur conseiller le lipofilling comme alternative à la pose des prothèses mammaires, et à celles ayant déjà des prothèses texturées alors qu’elles souffraient d’un cancer de sein, plus de surveillance.