Lors d’une rhinoplastie (chirurgie esthétique du nez) ou d’une septoplastie (chirurgie de la cloison nasale), il est fréquent que le chirurgien mette en place un dispositif d’attelle interne destiné à immobiliser et soutenir les structures nasales remaniées pendant leur cicatrisation. Malgré cette précaution, il arrive parfois que la cloison nasale finisse par bouger ou se déplacer dans les semaines ou mois qui suivent l’intervention, compromettant le résultat escompté. Ce problème de mobilité de la cloison malgré l’attelle est relativement fréquent et mérite d’être pris en compte.
L’attelle nasale interne est un élément clé dans la plupart des rhinoplasties et septoplasties. Elle a plusieurs fonctions essentielles :
Sans cette immobilisation, les structures récemment opérées risqueraient de bouger, s’affaisser ou cicatriser de manière anarchique, compromettant le résultat fonctionnel et esthétique de l’intervention.
Il existe plusieurs variantes d’attelles nasales internes, choisies par le chirurgien en fonction du cas particulier et de ses habitudes :
Attelles métalliques
Ce sont des tuteurs semi-rigides en métal malléable (plomb, aluminium) moulés sur la forme souhaitée et placés à l’intérieur du nez.
Attelles plastiques
Des tuteurs en plastique thermo formable permettent de bien immobiliser la zone remaniée.
Attelles en silicone
Des tuteurs en silicone souple sont de plus en plus utilisés, particulièrement chez l’enfant, pour un meilleur confort.
Éponges hémostatiques
De simples éponges ou gels hémostatiques rigides placés dans les narines peuvent aussi servir d’attelle temporaire.
Splints métallo-cartilagineux
Dans certains cas complexes, une attelle peut être sculptée dans un fragment de cartilage sain prélevé et fixée.
La durée du maintien de l’attelle est variable (de quelques jours à plusieurs mois) selon les préférences des chirurgiens et l’évolution.
Malgré toutes les précautions prises, il subsiste un risque non négligeable (de l’ordre de 10 à 20% selon les études) que la cloison se mette à bouger dans les jours, semaines ou mois suivant l’intervention, parfois de manière très tardive. Cela peut compromettre les suites opératoires. Plusieurs facteurs prédisposent à ce type de complication :
Fragilité osseuse ou cartilagineuse excessive
Si l’ossature nasale était très fine ou fragilisée avant l’intervention, elle peut céder sous les contraintes cicatricielles malgré l’attelle.
Activités trop précoces
Se moucher, éternuer, faire des efforts trop vite après l’opération peut déstabiliser l’attelle et les structures.
Contraintes cicatricielles excessives
La rétraction des tissus au cours de la cicatrisation peut générer des forces déformantes sur l’attelle et la repousser.
Synéchies persistantes
Si des adhérences se forment malgré l’attelle, elles peuvent attirer la cloison et la déplacer.
Œdème important
Un œdème conséquent dans les semaines post-op peut perturber la tenue de l’attelle.
Traumatisme nasal tardif
Un choc, même léger, sur le nez opéré peut déstabiliser l’attelle et désunir la cloison.
Défaut de positionnement de l’attelle
Une attelle mal mise en place ou mal adaptée ne pourra pas correctement immobiliser la zone.
Matériel d’attelle inadéquat
Un tuteur trop rigide, irritant ou mal toléré peut se révéler contreproductif et bouger secondairement.
Dans la plupart des cas, un déplacement de la cloison se traduit par une déviation nasale, une obstruction ou une déformation inesthétique progressive du nez. Une prise en charge rapide est alors recommandée.
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En fonction de l’importance, de la cinétique d’évolution et du délai après l’intervention, plusieurs options thérapeutiques peuvent être proposées :
Gestes complémentaires Ces reprises chirurgicales permettent souvent de combiner :
Un traitement antibiotique et des soins locaux adaptés seront bien sûr associés pour prévenir tout risque infectieux.
Pour éviter ce type de reprise opératoire, il est conseillé de suivre avec une grande rigueur les recommandations post-opératoires (pas d’efforts, protection contre les chocs, application de froid, etc.) pour préserver au maximum la position optimale de la cloison nasale.
Au-delà du bon positionnement et du bon choix de l’attelle, de nombreuses précautions chirurgicales peuvent aider à prévenir les mobilités de cloison :
Au final, bien qu’inévitable dans un certain pourcentage de cas, la complication de mobilité de la cloison demeure relativement bien contrôlable grâce à une technique chirurgicale rigoureuse, des précautions per- et post-opératoires adaptées, et une surveillance attentive permettant une prise en charge précoce.
Les principaux signes évocateurs sont une déviation progressive du nez, une obstruction nasale d’un côté, une déformation externe apparente ou la perception de craquements/mobilités à l’intérieur du nez.
On estime qu’environ 10 à 20% des rhinoplasties ou septoplasties peuvent être concernées par un déplacement secondaire de la cloison malgré l’attelle, selon les études. Cela reste donc une complication relativement fréquente.
Les mobilités peuvent apparaître de manière précoce dans les premières semaines, mais également beaucoup plus tardivement, jusqu’à un an ou plus après l’intervention selon les cas.
Une fragilité osseuse/cartilagineuse préexistante, des activités physiques trop précoces, des chocs sur le nez, un œdème important ou des contraintes cicatricielles excessives augmentent les risques.
Si la mobilité est minime, il est possible qu’elle se stabilise avec le temps. Mais dans la plupart des cas, une prise en charge médicale ou chirurgicale sera nécessaire.
Le changement d’attelle suffit-il à corriger le problème ? Pour les déplacements précoces, changer rapidement pour une attelle plus adaptée (forme, rigidité) peut souvent suffire à remobiliser et restabiliser la cloison.
Lorsque le déplacement tardif est trop important, une reprise chirurgicale s’impose généralement pour rouvrir, remobiliser et réaligner correctement la cloison avec une nouvelle attelle.
Oui, légèrement plus que l’intervention initiale du fait des tissus déjà opérés. Mais elle reste une procédure sûre réalisée par un chirurgien qualifié.
Dans la grande majorité des cas, la reprise permet de bien redresser et stabiliser la cloison pour un résultat fonctionnel et esthétique satisfaisant, à condition d’avoir des attentes réalistes.
En suivant rigoureusement les recommandations post-opératoires, en évitant tout choc nasal et en contrôlant l’œdème et l’inflammation. Une technique chirurgicale minutieuse est également essentielle.
Bien que pouvant être contrariant, un déplacement secondaire de la cloison reste quelque chose de fréquent et de relativement bien maitrisé en rhinoplastie, à condition d’être pris en charge de manière adaptée par un chirurgien plasticien expérimenté dans ce type de reprise.